Quelque part dans la nature, à moins d’une soixantaine de kilomètres à l’est de Niamey (la capitale du Niger), se trouve Kouré. Cette commune rurale abrite encore les dernières girafes d’Afrique de l’ouest en liberté. Celles-ci – contraintes à une cohabitation avec la population humaine locale – sont pour le moins menacées. Heureusement, des mesures conservatoires ont été prises par les autorités nigériennes. Ces mesures consistent à translocaliser cette sous-espèce ouest-africaine d’une extrême rareté et très vulnérable… Bienvenue dans la Réserve de girafe de Kouré !

L’eldorado menacé des dernières girafes d’Afrique de l’ouest

Selon le ministre nigérien de l’environnement (novembre 2018), les sécheresses des années 70 et les braconnages étaient principalement à l’origine de la migration des dernières girafes d’Afrique de l’ouest de la Réserve de biosphère de Gadabedji vers la Réserve girafe de Kouré. Ces grands mammifères y trouvèrent un nouveau paradis. Mais depuis un certain temps, face aux multiples menaces dont elles font l’objet, ces girafes peralta ne reconnaissent plus l’eldorado qui faisait tant leur bonheur.

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L’avancée croissante du désert, la chasse sans merci livrée par les braconniers, les activités agro-pastorales, la chasse aux terres agricoles, voire l’antipathie de la population locale (accusant les troupeaux de dévaster leurs champs), participent en effet à la destruction de plus en plus grandissante de l’habitat des girafes.

Délogée et désorientée, une partie de la population des troupeaux se déplace généralement vers la frontière du Niger avec le Mali – où elle est abattue par les braconniers.

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En conséquence, cette situation doit avoir une réponse urgente et efficace. D’où la nécessite de la délocalisation de ces mammifères de la Réserve de girafe de Kouré vers celle de Gadabedji.

De la Réserve de kouré à celle de Gadabedji – vers un retour des girafes peralta au bercail ?

Malgré les menaces qui la guettent, la population des dernières girafes d’Afrique de l’ouest (et du monde), ne cesse d’accroître. D’une cinquantaine de têtes (1996), elle est passée à un peu plus de 600 individus (2017), selon le ministre de l’environnement.

Mais les menaces dont sont victimes les girafes ont été prises très au sérieux par les autorités nigériennes. Malgré leur prolifération significative, ces mammifères doivent être préservés à travers des mesures conservatoires. En effet, selon la GCF (Giraffe Conservation Foundation), la population de girafes a, au cours des 30 dernières années, diminué dans toute l’Afrique.

Ainsi, comme l’annonçait le ministre Almoustapha Garba dans un point de presse, 10 girafes devraient faire l’objet d’une translocation de la « zone classée girafe » du pays vers la Réserve de Gadabedji. Mais la première phase de cette délocalisation n’a permis que de faire déplacer huit girafes.

Pour ce faire, celles-ci ont été capturées, gardées dans un enclos pendant un certain temps avant d’etre transportées dans des camions. Destination : la Réserve de Gadabedji, leur nouveau possible paradis, du moins leur nouvel habitat où elles doivent désormais vivre et se reproduire.

Cette initiative des autorités nigériennes (appuyée par certaines organisations), a été vue par les écologistes comme un acte courageux et salutaire. Mais ferait-elle de Gadabedji (8 km de Kouré), une réserve naturelle phare, comme ils l’espèrent ? La Réserve de girafe de Kouré disparaitra-t-elle avec la translocation de ses grands mammifères – au grand dam de nombreux touristes ?

En attendant un jour de probables réponses à ces questions, pourquoi ne pas aller découvrir la Réserve de Girafe de Kouré au Niger ?

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